La theorie du Dr ERMIANE :
Sa
théorie est plus restreinte, mais reste dans le registre du symbolisme,
cette fois appliqué uniquement aux muscles du visage et aux regards.
Elle s’appelle la prosopologie, ce qui signifie étude du visage (en
fait, analyse des expressions musculaires).
Néanmoins, elle se
superpose bien au travail de Laidrich, l’enrichit et le complète le
plus souvent de façon remarquable et spectaculaire. C’est dans
l’expression du visage ou dans les cicatrices de celui-ci (rides) que
l’on analyse les muscles du visage : il en existe 26 au total, tous en
double et symétriques.
• L’émotivité (ébranlement interne)
• l’extraversion (attention, volonté, activité, contact affectif) et enfin
• l’introversion (situations difficiles, ascendant).
Le Dr Ermiane a également étudié les mouvements des yeux conjugués à
ceux de la tête mais, c’est davantage sur le vivant, en situation que
l’on utilise ces derniers résultats.
N’utilisant que les muscles et
les regards pour réaliser ses études morphopsychologiques, il a élaboré
un système très complet de combinaisons progressives de ceux-ci pour
faire ses portraits. Ce système qui peut sembler relativement difficile
à utiliser en pratique courante devient avec l’habitude très
intéressant et totalement indispensable pour l’étude de certains
visages. Ermiane est de toute façon le seul à avoir travaillé d’une
manière aussi aboutie sur la signification et l’organisation des
muscles et des regards.
Au total, autant Laidrich étudie bien les potentiels, les grandes tendances et aptitudes de l’individu (d’évolution assez lente avec l’âge et les circonstances), autant Ermiane établit avec précision l’état affectif et les possibilités de mobilisation du sujet à un instant donné (d’évolution plus rapide avec les circonstances de la vie). L’étude détaillée en sera faite dans le chapitre IV page 280. Son travail est lui aussi totalement indispensable à connaître.
Plus précisément, le Dr Ermiane, Docteur René Roger de son vrai nom, était médecin généraliste en région parisienne dans les années 1940 à 70. En fait, pratiquement tout son travail de prosopologie peut être simplement résumé par les quelques tableaux placés à la fin des différentes parties de ce chapitre, et cela bien qu’il ait publié dans ce domaine quatre à cinq ouvrages entre les années 1949 et 1969 (voir la bibliographie). Cela peu sembler étonnant mais en fait, il s’agit là du travail de tout une vie résumé et comprimé au maximum sous forme d’aide-mémoire, dans lesquels ne sont retenus que les éléments définitifs et essentiels de ses recherches. Pour assimiler ces connaissances et pouvoir les appliquer correctement, il faut conjointement beaucoup travailler l’observation de l’expression des visages qui nous entourent, et la psychologie qui leur est associée. Cela permet d’aboutir à un résultat le plus souvent très intéressant et parfois surprenant par le biais de l’étude originale qu’il apporte.
Curieusement, c’est un auteur ignoré ou assez peu connu malgré son ancienneté, et qui n’est pas apprécié à sa juste valeur. Rares en effet sont les personnes qui ont bien assimilé le tableau général de synthèse (tableau 6 pages 326 — 327), ou qui sont capables de faire une analyse de prosopologie pertinente. Tout est bon chez Ermiane si l’on peut dire et plus on le pratique, moins l’on peut s’en passer, même s’il existe dans ses différents ouvrages des défauts de jeunesse, des redites, des longueurs et parfois tout de même la sensation de tourner en rond induite par les limites même de sa méthode. C’est là que l’on comprend mieux l’intérêt irremplaçable des autres méthodes présentées dans les chapitres précédents (théorie de Laidrich et Typologie surtout), qui forment alors un prolongement ou une complémentarité parfaite.
À ce propos, on peut tout de même s’étonner que Ermiane ne se réfère à aucun moment dans ses écrits à ces autres approches de la morphopsychologie, et qu’il n’ait toujours fait ses portraits qu’en utilisant exclusivement les expressions musculaires et les regards. Cela illustre bien à mon sens les cloisonnements de ce milieu de la morphopsychologie, qui persistent encore actuellement et qui sont dus au manque d’ouverture d’esprit de certains. Ceci dit, dans les années soixante, Laidrich n’était pas connu en France et Corman pas suffisamment crédible à ses yeux probablement. En fait, on a l’impression qu’il est simplement difficile d’être très performant dans plusieurs domaines en même temps. Le but de ce livre est donc bien de rassembler et développer toutes les approches efficaces et fiables dans le domaine de la psychologie de l’homme par l’observation des traits et expressions de son visage.